Eh oui, un poète, tout simplement, un poète, du verbe grec « poïeïn » : faire, fabriquer, produire.

De la race de ces artisans poètes qui vous prennent quelques mots simples, une situation quotidienne, qui manient sans peur la rime et l’allitération et vous fabriquent à partir de là une véritable histoire, drôle et tendre, et vous produisent à partir de ce matériau élémentaire de ces émotions qui résonnent en chacun de nous, de ces émotions qu’on passe notre temps à enfiler comme des perles autour du collier de la vie.

Voilà, Jipé, c’est un artisan, un parleur, un faiseur, un conteur, il vous prend par la main et vous emmène dans les rues faire des rencontres qu’on n’attendait plus, vous prend par la main pour rentrer dans ces bars devant lesquels on passe avec indifférence alors que l’humanité s’y raconte dans toute sa fragilité.

Et Jipé, avec ses poèmes et sans supplément, vous fabrique en sus un spectacle, un putain de miroir pour chacun d’entre nous, où il nous donne l’occasion de nous regarder tantôt avec tendresse, tantôt avec moquerie, tantôt aussi avec désespoir.

Un spectacle simple et intime, sans fioriture, un parcours main dans la main, une petite promenade de l’autre côté du miroir, là où se reflètent des fragments d’humanité oubliée.

Ça nous parle de nous, parce que ça nous parle de ces autres si proches que nous ne croyons pas être.
Un « one poète-chansonnier show » à mille lieues des recettes éculées du one man show.